Le lupus et la grossesse L’incidence maximum du lupus érythémateux disséminé se situe chez les femmes en âge de procréer (15 à 45 ans). Bien que le lupus lui-même n’affecte généralement pas le taux de fertilité, la planification de la grossesse est une préoccupation majeure chez les femmes atteintes de cette maladie. Aussi récemment que dans les années 1980, on conseillait souvent aux femmes atteintes de lupus de ne pas devenir enceintes en raison du risque d’une poussée de la maladie et du risque accru de fausse couche. Environ 20 à 25 pour cent des grossesses chez les femmes qui ont le lupus se terminent par une fausse couche, comparativement à 10 à 15 pour cent de celles qui n’ont pas la maladie. Grâce à la recherche et à des soins attentifs, de plus en plus de femmes atteintes de lupus peuvent désormais profiter d’une grossesse en meilleure santé. Bien que la grossesse avec le lupus puisse encore être considérée à risque élevé, la plupart des femmes atteintes de lupus sont capables de mener leur bébé à terme sans incident. La planification et les conseils devraient débuter avant que vous deveniez enceinte. Pour s’assurer d’avoir les meilleures chances d’avoir une grossesse en bonne santé, il est préférable de concevoir lorsque l’activité de votre maladie est faible et peu active ou en rémission depuis six mois avant la conception. Assurez-vous alors de ne prendre que des médicaments jugés sécuritaires pendant la grossesse. L’évaluation avant la grossesse devrait comporter un examen clinique et de laboratoire afin que votre médecin dispose d’une base de référence pour évaluer votre lupus pendant la grossesse. Ceci est particulièrement important si vous avez des antécédents de maladie d’un organe majeur comme, par exemple, une atteinte rénale. Étant donné que les valeurs normales des résultats des tests de laboratoire sont différentes pendant la grossesse, cette base de référence est importante pour l’interprétation des résultats subséquents. Notons particulièrement l’anticorps anti-SSA (Ro), dont le dépistage doit être effectué lors de votre évaluation avant la grossesse, et qui a été associé à des troubles du rythme cardiaque chez les bébés de mères porteuses de cet anticorps. Environ un quart des femmes atteintes de lupus possèdent cet anticorps. Il est lié au syndrome de Sjögren et peut également être observé chez les personnes qui n’ont pas de maladie autoimmune. N’oublions pas que le risque qu’un problème survienne n’est que d’environ trois pour cent. Il est extrêmement important qu’une équipe multidisciplinaire de professionnels expérimentés suive rigoureusement la plupart des femmes atteintes de lupus afin de pouvoir identifier, diagnostiquer et traiter rapidement les anomalies pendant la grossesse et après l’accouchement. Dans certains cas, l’accouchement doit être planifié pour avoir lieu dans un hôpital qui peut accueillir une patiente à haut risque et fournir les soins spécialisés dont la maman et son bébé pourraient avoir besoin. Poussée de lupus Un problème qui peut affecter votre grossesse est l’apparition d’une poussée de lupus. En règle générale, on ne sait pas dans quelle mesure les poussées sont causées par la grossesse. Celles-ci sont plus fréquentes au cours du premier ou du deuxième trimestre ou pendant les premiers mois suivant l’accouchement. La majorité des poussées sont légères et peuvent être contrôlées par de petites doses de corticostéroïdes. Lupus néonatal Les bébés nés de femmes atteintes de lupus n’ont pas plus de risque d’avoir des malformations congénitales que les bébés nés de femmes qui n’ont pas le lupus. Cependant, les mères qui ont des anticorps anti-SSA (aussi appelés anti-Ro), mais pas d’autres autoanticorps, courent le risque de donner naissance à un enfant atteint de lupus néonatal. La manifestation la plus courante du lupus néonatal est un test indiquant une fonction hépatique anormale, une faible numération plaquettaire ou une faible numération des globules blancs. La majorité de ces enfants n’ont aucun problème. Dans la plupart des cas, ces anomalies chez l’enfant disparaissent avant l’âge de 6 mois. Il est toutefois important que le médecin soit au courant du faible nombre de globules blancs, car si le bébé tombe malade et subit une analyse de sang, le médecin qui n’est pas au courant de la situation pourrait s’inquiéter du faible nombre de globules blancs ou des résultats anormaux des tests hépatiques. La deuxième caractéristique la plus fréquente est une éruption cutanée qui a tendance à se situer autour des yeux, mais qui peut aussi se produire sur n’importe quelle partie du corps. L’éruption a tendance à être circulaire et n’est habituellement pas une éruption malaire. Elle survient généralement entre l’âge de 6 et 12 semaines, mais peut aussi être présente à la naissance et se manifester chez cinq à dix pour cent des enfants dont la mère a des anticorps anti-SSA. Le trouble le plus sérieux est le bloc 32
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