Les troubles sanguins du lupus et les tests de laboratoire pour les déceler Les troubles sanguins sont fréquents avec le LED. Plusieurs des analyses cliniques et de laboratoire se rapportent aux cellules et aux facteurs de coagulation du sang. Parmi les troubles sanguins importants notons le faible taux d’hémoglobine ou de globules rouges (anémie), le faible compte de plaquettes (thrombocytopénie) et la coagulation sanguine excessive (thrombose). Il convient de noter que les problèmes sanguins (et d’autres expressions de l’activité lupique, comme l’inflammation des reins) peuvent se produire sans symptôme externe apparent. Il n’existe aucun test spécifique de dépistage du lupus, mais la présence de certains anticorps dans le sang peut contribuer à en confirmer le diagnostic. Les anticorps sont des protéines qui reconnaissent et s’agglutinent à d’autres protéines dans le corps. Au lieu de combattre un agent étranger indésirable comme les virus ou les bactéries (ce que font les anticorps normaux), les anticorps du lupus peuvent agir contre nos propres protéines et cellules et gêner le fonctionnement normal des organes ou des tissus. On peut les détecter au moyen de tests de laboratoire. Les composantes du sang Le sang est composé de cellules et de sérum, un liquide riche en protéines qui renferme également des anticorps. Dans les cellules, on trouve : • les globules rouges (érythrocytes), qui contiennent l’hémoglobine, une molécule qui transporte l’oxygène ; • les globules blancs (leucocytes), qui combattent les infections et peuvent être subdivisés en plusieurs groupes (les neutrophiles et les lymphocytes sont particulièrement importants) ; • les plaquettes, qui participent à la coagulation du sang (des protéines uniques, appelées facteurs de coagulation) sont également importantes. Une numération globulaire complète permet d’obtenir le taux de globules rouges et d’hémoglobine, de globules blancs et de plaquettes circulant dans le sang. Il existe également des tests conçus pour évaluer les propriétés de la coagulation du sang. L’anémie L’anémie est une maladie du sang relativement fréquente dans le cas du lupus qui affecte environ la moitié de toutes les personnes aux prises avec un lupus actif. Lorsqu’une personne souffre d’anémie, son sang contient moins de globules rouges qu’il devrait en avoir, donc moins d’hémoglobine pour le transport de l’oxygène. L’hémoglobine est une protéine des globules rouges qui transporte l’oxygène des poumons vers tous les tissus de l’organisme. Une faible numération de globules rouges, associée à un faible taux d’hémoglobine, peut être causée par les anticorps qui s’attaquent aux globules rouges et causent leur destruction. C’est ce qu’on appelle l’anémie hémolytique. Il est cependant plus fréquent de faire de l’anémie à cause d’une piètre production de globules rouges dans la moelle osseuse, ce qui produit habituellement, comme effet secondaire, l’inflammation généralisée dans le corps. L’anémie est rarement causée par des médicaments, bien que ce soit parfois le cas. Quelle que soit la cause sous-jacente de l’anémie, le résultat final est la fatigue. Ce symptôme très commun chez les lupiques est aussi généralement le premier et le plus fréquent. Dans les cas plus graves, la personne peut devenir essoufflée, même en l’absence de maladie pulmonaire, parce qu’il n’y a pas assez d’oxygène dans son sang. La leucopénie On retrouve un taux plus bas que la normale du nombre de globules blancs dans le sang (leucopénie) chez environ 95 pour cent des patients lupiques. Ceci est dû à la présence d’anticorps qui détruisent les globules blancs. Heureusement, ce phénomène cause rarement un problème clinique parce que la moelle osseuse fabrique davantage de globules blancs. Ils sont donc en nombre suffisant pour combattre les infections, notamment celles causées par des virus, dont celui de la grippe. De fortes doses de certains médicaments peuvent également réduire la production de globules blancs, ce qui diminue la capacité de l’organisme à combattre les infections. C’est le cas avec la cyclophosphamide, parfois utilisée pour traiter des formes plus sévères du lupus, notamment lorsqu’il y a insuffisance rénale. Pour cette raison, les personnes prenant de la cyclophosphamide doivent faire vérifier régulièrement leur taux de globules blancs pour ajuster la dose du médicament au besoin. C’est aussi le cas avec des médicaments tels que l’azathioprine, le mycophénolate mofétil et le méthotrexate, bien que la toxicité pour la moelle osseuse de ces agents aux doses habituellement administrées pour le lupus soit plus faible qu’avec la cyclophosphamide. Des tests sanguins réalisés 8
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