LES MALADIES RÉNALES ET LE LUPUS Les maladies rénales et le lupus Le lupus érythémateux disséminé (LED) peut provoquer une inflammation des principaux organes. De nombreuses personnes atteintes de lupus, sinon la plupart, peuvent être touchées au niveau des reins. Il ne s’agit pas toujours d’une infection grave, mais la « néphrite lupique », une complication potentiellement sérieuse du lupus, peut être très sévère et requérir souvent un traitement médical immédiat pour éviter des dommages permanents. Le lupus néphrétique présente très peu de signes ou de symptômes — il peut rester inaperçu pendant une longue période. Pour cette raison, il est important que les personnes atteintes de lupus subissent régulièrement des examens médicaux et des analyses d’urine, et ce, même si elles se sentent bien ou si leur lupus est « calme » depuis des mois ou des années. Comment le lupus endommage les reins Vos reins sont deux organes en forme de haricot de la grosseur d’un poing chacun, situés au milieu de votre dos, sous la cage thoracique, un de chaque côté de votre colonne vertébrale. La principale fonction des reins est d’éliminer les déchets et autres toxines de l’organisme. Chaque rein possède environ un million de petits filtres, ou glomérules. Chaque glomérule est attaché à un tubule (cette équipe glomérule-tubule est appelée néphron). Le sang est filtré dans le glomérule, et les déchets et le surplus d’eau sont collectés dans le tubule, où ils deviennent de l’urine. L’urine passe des reins à la vessie par des tubes appelés uretères et est ensuite évacuée du corps. Dans le cas du lupus disséminé, le système immunitaire est hyperactif et produit des anticorps contre les propres tissus de l’organisme. Les anticorps se combinent avec les tissus pour former des complexes immuns dans la circulation sanguine. Ils peuvent provoquer une inflammation, la mort de cellules et des cicatrices dans n’importe quel organe, y compris les reins, où ils peuvent être piégés par le système de filtration. Lorsque les reins sont infectés, leur capacité à faire ce travail est altérée, et des globules rouges ou des protéines, qui sont normalement maintenus dans la circulation sanguine par les reins, peuvent s’écouler dans l’urine. Les tests peuvent également montrer que les reins ont perdu une partie de leur capacité à éliminer les déchets du sang, ce qui pourrait aggraver dangereusement la situation. Lorsque des protéines sanguines telles que l’albumine se trouvent dans l’urine, leur taux peut baisser dans la circulation sanguine ; les tests d’albumine sérique sont utiles pour diagnostiquer les problèmes rénaux. L’albumine aide à réguler la quantité de liquide dans l’organisme. Lorsque la quantité d’albumine est insuffisante, le liquide peut s’accumuler dans le visage, les mains, les pieds ou les chevilles et provoquer un gonflement ou un enflement (œdème) qui peut s’aggraver au cours de la journée. Symptômes de troubles rénaux chez les patients atteints de lupus En général, aucune douleur n’est associée aux maladies rénales, bien que certains patients peuvent remarquer de l’enflure au niveau des chevilles. Dans la majorité des cas, la seule indication d’une maladie rénale est le résultat d’une analyse anormale d’urine ou de sang. Il est donc important de subir ces tests régulièrement, même si vous vous sentez bien. Notons, parmi les signaux avertisseurs : • de grandes quantités de protéines dans l’urine (la protéinurie, qui peut donner à l’urine un aspect mousseux) ; se lever fréquemment pour uriner pendant la nuit peut être un signe de perte excessive de protéines • la présence de calculs urinaires (cellules sanguines qui peuvent s’accumuler dans le rein pour se former et être excrétées dans l’urine) ; on peut les observer au microscope • la présence de globules rouges dans l’urine (hématurie, qui peut donner à l’urine une teinte rose ou cola) • des globules blancs dans l’urine (leucocyturie) • un faible taux de protéines sanguines (hypoprotéinémie) • œdème (enflure de certaines parties du corps, comme les mains et les chevilles et le contour des yeux). Les indications ou symptômes d’une maladie rénale pouvant être confondus avec la néphrite lupique sont parfois causés par certains des médicaments utilisés pour traiter le lupus. Ces problèmes cessent généralement lorsqu’on cesse de prendre ces médicaments. Les composés salicylés (par exemple, l’aspirine) et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) peuvent provoquer une rétention de liquide ou une perte de la fonction rénale. 20
Le livret sur le lupus Page 19 Page 21